lundi 28 août 2006

Freud n'a rien compris, Gondry oui.



Un nouveau film de Michel Gondry est toujours un moment d'entouthiasme intense. Son imagination et sa réalisation hors du commun font de chacun de ses films des ovnis visuels et narratifs. Au départ, Michel a un parcours similaire à son ami Spike Jonze, des pubs, des clips, de l'originalité, de la créativité et de la technique. Ensuite les deux compères rencontrent Charlie Kaufman qui leur offre ses histoires déjantées, hors normes, leur permettant de développer des introspections extraordinaires à travers les yeux de John Malkovich, puis ceux de Nicolas Cage encore plus proches dans son writer's block. Gondry réalise à cette époque son premier long métrage en exprimant ,autour de l'univers de Kaufman, une imagerie de conte de fées avec une technique clipesque. Ensuite Kaufman lui offrira sa plus belle histoire d'amour avec Jim Carrey et Kate Winslet dans une interprétation et une réalisation magistrales. Le style Gondry est maintenant balisé et pour un jeune élévé aux MTV clips, aux pubs en tout genre et à l'animation fantaisiste, il représente avec celui de Jonze tout ce qu'on aime dans la video, la création, la façon de raconter les histoires et de les réaliser. Et c'est dans cet univers toujours à la limite du réel que Gondry place son nouveau film, La Science des Rêves. Cette fois-ci, on sait que les choses ont changé. Au moins un petit peu. Kaufman n'est plus à la barre, c'est le cerveau de Gondry lui-même qui crée cette histoire entre rêve et réel, entre songe et vérité. La trame de fond reste la même, l'amour avec un grand A mais la narration s'en trouve moins complète, plus décousue. Il ne faut surtout pas chercher à comprendre l'histoire, lui trouver un début, une fin, une suite logique. Il s'agit juste de Stéphane qui rêve éveillé, qui ne sait plus à certains moments s'il rêve ou s'il réelle. Et qui tombe amoureux de Stéphanie. Là ou se fait la différence pour nous autres français, c'est le casting. La toujours parfaite Charlotte Gainsbourg assure une interprétation sans faille entre travaux manuels et univers d'enfant. Alain Chabat est lui aussi parfait comme ses collègues de calendrier. Les blagues potaches fusent, les situations absurdes se confondent entre rêve et réalité, on ne sait plus très bien ou on se trouve mais l'essentiel est sauf: l'univers, la beauté des scènes, des images, la fluidité du tout. Le carton, le plastique, le tricot et autres matières premières de travaux manuels très 70's sont les principaux artisans de cette création visuelle. On est encore une fois transporté dans cet univers sans chercher à comprendre, juste à regarder. Le film devient une succession de scènes intenses hallucinées pleines de détails et de retranscription de la réalité avec des matériaux insolites à travers les synapses de Gondry. On sent une vraie introspection, un film très personnel qu'on ne fait finalement qu'effleurer de la rétine. Cela mériterait clairement une seconde plongée, plus profonde, en apnée. Pour aller rejoindre les dauphins.

http://www.lasciencedesreves-lefilm.com


Courrez dans les salles obscures!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

gondry, je connaissais sans connaitre.... avec ton article, je me rends compte qu'il est donc responsable de ces 2 grands films : "dans la peau de j.malkovich" et surtout ze chef d'oeuvre culte pour moi "eternal sunshine...."

bon bé du coup, fo que j'aille checker le nouveau!;)

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